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Edition

Le style glamour de JONATHAN ADLER

Le designer américain qui prône l’association d’un mobilier classique et d’accessoires extravagants, dévoile une magnifique collection d’été pour une décoration avant-gardiste et iconoclaste.
Par Joséphine Duncan

C’est à douze ans que Jonathan Adler commence à s’intéresser à l’univers du design, alors qu’il met les mains dans l’argile. En marge de ses études, il continue d’ailleurs la poterie, mélangeant déjà dans ses créations plusieurs influences aussi fortes qu’éclectiques, puisant à la fois dans les céramiques du XVIIIe de la Manufacture de Sèvres, les icônes de la Pop culture américaine, l’art contemporain, la culture Hip Hop… « Vous n’avez pas de talent. Installez-vous à New-York et devenez avocat », lui conseille son professeur de poterie. Un conseil que le designer américain finira par ne pas suivre pour s’adonner librement à son travail de création. Il se lance ainsi dans la production de coussins, plaids et tapis, qui rencontrent un vif succès. En 1998, il ouvre ainsi sa première boutique au cœur du quartier newyorkais ultra branché de SoHo où il proposera également sa gamme de mobilier, jusqu’à offrir aujourd’hui, un univers complet pour la maison.

Des associations chics et chocs

Connu pour son esthétique moderne et glamour teintée d’une touche d’irrévérence, le crédo de Jonathan Adler se retrouve dans chacune de ses créations et projets de décoration d’intérieur : « Les gens ont tendance à s’inquiéter de leur déco, mais ils ne devraient pas. Ma seule règle ? Si vous aimez, ça fonctionnera », souligne-t-il. Ainsi, il estime notamment que « les association de couleurs ne peuvent pas jurer », trouve le minimalisme « ennuyeux » et affirme : « Votre intérieur doit refléter votre côté le plus excentrique, le plus glamour et le plus joyeux. La vie est trop courte pour vivre dans une brume infinie de beige ». Son inspiration ? « Elle vient de partout ! Je garde mes yeux et mon esprit grands ouverts. Et puis je travaille avec des gens super talentueux, hilarants et créatifs. Grâce à eux, je peux faire de mes rêves une réalité ». L’humour corrosif du designer, que l’on peut apprécier dans son livre de conseils en décoration My Prescription for Anti-Depressive Living (Mon ordonnance pour une vie anti-déprimante) se retrouve donc dans toutes ses créations. Son style ? « Moderne, américain et glamour » qu’il décline avec son esprit irrévérencieux dans des associations chocs pour un univers aussi coloré que festif… mais toujours généreux. « Nous vivons dans une époque où tout va avec tout. On peut mixer les contraires, le pastel avec les couleurs les plus flashy, le vintage avec le contemporain, ce qui est cher avec ce qui ne l’est pas… ».

Un métissage glamour festif

Sa collection été 2020 respire ainsi la dolce vita, avec une pointe d’authenticité, de la vie au soleil, du fait main et toujours ce métissage de glamour et de modernisme américain du milieu du XXe siècle, de la culture pop… Ses ambiances invitent au farniente. Avec Trocadero et Harlequin, le designer met en vedette ses bleus préférés, marine, turquoise, céruléen, français. « Ajoutez-y un peu de blanc éclatant et vivez un rêve nautique », commente-t-il. Avec Tribeca, il nous offre une luxueuse palette d’objets pour un petit supplément d’âme au décor. Avec Paris, il nous propose d’aménager un espace à l’éclectisme « soigneux » pour un air d’insouciance française. Avec Miami, il associe pastel puissant et métal pour des silhouettes saisissantes. Avec Milan, il joue des contrastes en noir et blanc. Pour lui, « Chaque pièce a besoin d’une base classique chic agrémentée d’accessoires éclectiques et d’une pincée de laiton doré. Pour les motifs, l’astuce des pros est de jouer avec l’échelle. Il suffit donc de combiner des motifs de tailles différentes mais dans une palette de couleurs similaires ». À l’image de cette collection, le plus important pour le designer est de laisser parler sa créativité.