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VIVADECO Du style et du sens n°132

« DE L’AUDACE, ENCORE DE L’AUDACE, TOUJOURS DE L’AUDACE  ! »

Qui plus que l’auteur de cette phrase historique mériterait le qualificatif de révolutionnaire. En l’énonçant, Danton voulait mobiliser les Français face à l’offensive austro-prussienne franchissant la frontière pour secourir la monarchie. Repenser la décoration de son intérieur est heureusement moins dramatique. Pour autant, cette qualité que celui qui fut surnommé le Sauveur de la Révolution n’en a pas moins d’importance. Par paresse ou par conformisme, il semble toujours plus facile de se limiter à ne jamais s’écarter des règles et des principes ou, pire encore, à suivre aveuglément la mode qui est pourtant, selon le célèbre mot de Cocteau, « ce qui se démode ».

Mais faire preuve d’originalité, oser expérimenter et sortir du convenu peut souvent donner de superbes résultats. Comme la fusion de matériaux que l’on pourrait penser incompatibles – le béton brut et la résine – pour les meubles signés par la designer Draga Obradovic et l’artiste Aurel Basedow, le duo créatif du studio Draga & Aurel. C’est aussi à un mélange original, cette fois de styles et d’atmosphères différents, que s’est risquée l’architecte franco-libanaise Annabel Karim Kassar avec la collection Salon Nanà pour Moroso. Ce goût de l’expérimentation se retrouve aussi dans la géométrie singulière des tables basses de la collection Sangaku signée par Elena Salmistraro pour driade.

Alors pourquoi avons-nous tant de mal à nous éloigner de notre zone de confort  ? Souvent, par crainte de nous tromper. Il est vrai que l’on ne risque pas grand-chose à peindre nos murs en blanc et à choisir tous nos meubles dans le même style et le même coloris. Pas grand chose… si ce n’est l’ennui, la froideur, le manque de convivialité… pas vraiment de quoi rêver  ! Alors mieux vaut oser et rechercher un bon équilibre, comme l’ont fait Oleg Volosovsky et Elena Logvynets pour un superbe loft en mariant sous un même toit touches françaises, italiennes, indiennes et asiatiques. Comme le disait Cocteau – encore lui – : « Le tout dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où on peut aller ».

FRÉDÉRIC BENOIT
Directeur de la Rédaction

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