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Rencontre

COEDITION fait ses gammes

Construire une collection de mobilier contemporain haut de gamme avec les meilleurs designers internationaux, tel est le défi relevé par l’éditeur français.
Par Alexandra Fournier

Nul doute, COEDITION puise ses origines dans la passion commune de Samuel et Charles Coriat pour le design et la création. Samuel, le père, fondateur d’Artelano, une marque au passé prestigieux dans l’édition de mobilier contemporain, et Charles, le fils, au regard frais mais aguerri, œuvrent ensemble pour faire perdurer un savoir-faire exceptionnel à travers des pièces aux lignes sobres et indémodables mais empruntes de modernité, imaginées par des designers de talent et fabriquées par les meilleurs artisans italiens.

Coup de foudre

Depuis 2014, l’éditeur français donne ainsi vie aux créations de designers de renom. Il y a évidemment ceux qui travaillaient déjà pour Artelano aux côté de Samuel Coriat, notamment Patricia Urquiola, Marco Zanuso Jr., Shin Azumi et Olivier Gagnère. Il y a aussi les « découvertes » de Charles Coriat tels l’Allemand Sebastian Herkner ou le duo norvégien Anderssen & Voll. Aujourd’hui, 16 designers signent les pièces de COEDITION, la plupart devenues des best-sellers de la marque, à l’image des collections Altay et Sisters par Patricia Urquiola, Star par Olivier Gagnère, You par Luca Nichetto… Tous ces créateurs partagent avec les artisans italiens les valeurs éthiques et les critères de haute qualité de la maison française. Fruits de longues recherches, de mises au point rigoureuses et patientes, et d’innovations techniques, les collections sont l’aboutissement d’un travail à 6 mains, entre le designer, le fabricant et COEDITION. Un véritable coup de foudre pour ces pièces remarquables dont Charles Coriat nous en révèle quelques secrets.

Comment est née COEDITION ?

Mon père et moi avions le désir de créer une maison d’édition. Mon père étant le fondateur d’Artelano, éditeur de mobilier contemporain, j’ai donc baigné dans le design et la création depuis mon plus jeune âge. Lorsque Artelano a été vendue [à un fonds d’investissement, NDLR], j’étais hélas trop jeune pour reprendre l’entreprise. C’est la raison pour laquelle en 2014, nous avons créé COEDITION, la réalisation d’un rêve pour moi, celui de développer des produits de qualité, la possibilité d’une transmission d’un savoir pour mon père, ce qui était important pour lui.

Quel est le « style » de COEDITION ? Se distingue-t-il d’Artelano ?

COEDITION propose des pièces épurées, sobres et élégantes, dans la continuité d’Artelano notamment par certains matériaux comme le marbre, le noyer, le chêne… Certaines pièces d’Artelano fonctionneraient d’ailleurs parfaitement aujourd’hui. Nous proposons ainsi la collection Altay dessinée en 2006 par Patricia Urquiola, la seule collection que nous ayons repris, et qui est toujours dans l’air du temps. Nos collections se distinguent néanmoins par une touche un peu plus moderne, plus au goût du jour. Ainsi, j’avais envie de travailler avec des designers du moment comme Sebastian Herkner ou Anderssen & Voll dont j’apprécie les pièces sobres, élégantes mais aussi fonctionnelles. Pour autant, les collections COEDITION restent, comme celles d’Artelano, intemporelles, avec des pièces qui plairont encore dans dix ans.

Comment vous répartissez-vous les « tâches » entre père et fils ?

Mon père s’occupe évidemment de la direction artistique et du réseau d’usines avec lequel il est en contact constant. Je m’occupe de la partie commerciale, gérant notamment notre équipe d’agents en charge de la commercialisation en France et à l’international. J’ai donc également mon mot à dire quant à la création en déterminant les pièces dont nous avons besoin et qui fonctionneront. Une répartition des tâches naturelle et toujours un travail à quatre mains.

Outre les talents qui travaillaient déjà pour Artelano, comment avez-vous choisi les « nouveaux » designers avec lesquels vous travaillez ?

Je suis quelqu’un de passionné. Je lis beaucoup de magazines, je parcours les salons… Lorsque je découvre des pièces qui me plaisent, nous regardons le travail du designer qui les a créées puis nous le contactons.

Comment se passe la création ? Les designers vous soumettent-ils un projet ? Leur donnez-vous une direction ?

Nous leur soumettons un cahier des charges qui indique la pièce dont nous avons besoin, une table, une chaise…, et le matériau, métal, bois, marbre… Au préalable, nous avons évidemment déterminé quel était le designer le plus approprié selon la pièce et le matériau.

De même, comment choisissez-vous les artisans ?

Vous vous en doutez, mon père possède un carnet d’adresses bien rempli ! Notre réseau d’usines en Italie dispose ainsi des meilleurs artisans. À partir de plans, nous travaillons avec eux et le designer sur l’élaboration d’un prototype, son amélioration… Pour chaque produit, il y a des jeux de stabilité mais aussi de confort à prendre en compte. Un travail à 6 mains entre le designer, l’artisan et nous pour, au final, réaliser une pièce parfaite qui puisse s’adapter à tous les environnements.

Combien de collections proposez-vous ? Et combien de pièces par collection ?

Nous avons beaucoup de famille de produits [rire] ! Et le nombre de pièces par collection varie, de un à six. Pour prendre l’exemple de la collection Star qui fonctionne très bien, nous avons d’abord créé le petit guéridon puis une table basse rectangulaire, un table basse ronde, une console, un mini guéridon, un miroir… Nous avons ainsi développé une gamme complète. Aujourd’hui, nous proposons plus d’une vingtaine de collections. La plupart se complètent au fil du temps.

Chaque année y a-t-il de nouvelles collections ?

Nous proposons entre deux et quatre collections par an.

Qu’allez-vous proposer comme nouveautés pour la fin de l’année et en 2022 ?

Nous travaillons actuellement sur un élargissement de la collection du Dalya. Outre le fauteuil sorti fin 2020, nous développons deux chaises, l’une avec accoudoirs, l’autre sans accoudoirs. Nous travaillons également sur deux collections, l’une avec Sebastian Herkner, l’autre avec Anderssen & Voll, deux designers avec qui nous avions envie de développer de nouveaux produits. Nous allons aussi proposer des finitions différentes pour certains produits, notamment du marbre sur nos petites tables basses, de la couleur sur les piètements…

Y a-t-il dans vos collections des pièces « phares » devenues des incontournables ?

Bien sûr, comme le fauteuil Altay, un de nos best-sellers, mais aussi le fauteuil Dalya, une pièce « forte » chez COEDITION, la collection Star d’Olivier Gagnère qui plaît énormément… Certains produits ont également un bel avenir, notamment la collection Sisters de Patricia Urquiola, la chaise Klee de Sebastian
Herkner… du moins, je l’espère [rire] !

Vous avez ouvert un e-shop récemment. Quels sont les autres projets de COEDITION ?

Nous avons ouvert notre e-shop pour répondre à une demande de certains de nos clients. Il leur permet de commander depuis leur salon mais aussi de discuter avec nous des finitions qu’ils souhaitent avant de passer commande directement sur le site. Et s’ils ne peuvent pas venir au showroom, nous leur envoyons des échantillons.

Il y a donc une certaine forme de personnalisation ?

Tout à fait. Par exemple, pour nos tables, nous proposons différents plateaux et piètements. De même, pour les pièces tapissées avec différents tissus et des milliers de couleurs disponibles. Coloris, piètements, plateaux… permettent aux personnes de choisir la finition qu’ils souhaitent.

Après le e-shop, avez-vous d’autres projets ?

Pour l’instant, nous nous développons grâce à notre réseau d’agents en France et à l’international qui travaillent d’arrachepied. Nous avons d’ailleurs choisi de proposer notre e-shop uniquement en France pour laisser toute la place aux agents qui travaillent sur le terrain à l’international.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ?

Préciser que notre fabrication se fait essentiellement en Italie, l’héritage d’Artelano et un choix assumé qui mise sur le savoir-faire italien, ce qui garantit la qualité de nos produits. D’autant que nos usines sont géographiquement proches : le métallier se trouve à un kilomètre du marbrier, lui-même à un kilomètre
du tapissier…