Dans le milieu du design, rares sont les designers à être autant touche à tout que lui. Œuvrant depuis les années 1970, Philippe Starck a ainsi su intégrer le design dans notre quotidien.
Par Alexandra Fournier
Son parcours riche de milliers de créations, sa notoriété, son infatigable inventivité protéiforme ne doivent pas faire oublier l’essentiel : que la création, quelle que soit la forme qu’elle prenne, rende la vie meilleure pour le plus grand nombre. Pour le designer , « un objet doit être bon, avant d’être beau ». À travers son concept de « design démocratique », Starck est apparu comme un pionnier quand le design était destiné exclusivement à une élite. Son objectif ? « Améliorer la qualité tout en s’efforçant de la rendre accessible au plus grand nombre, avec des prix justes ». On peut louer également sa vigilance précoce pour les implications écologiques, son enthousiasme à imaginer de nouveaux modes de vie, sa détermination à changer le monde et son souci de défendre l’intelligence de l’utile.
Un succès retentissant
De son enfance passée sous les tables à dessin de son père, ingénieur aéronautique et constructeur d’avions, il retient une leçon primordiale : tout doit s’organiser de manière élégante et rigoureuse. Sa renommée est faite lorsqu’il décore les appartements privés au palais de l’Élysée de François Mitterrand, nouvellement élu à la présidence de la République mais aussi, en concevant un an plus tard le mythique décor du Café Costes, alors sur le point d’ouvrir ses portes avec son escalier magistral et ses toilettes inoubliables, inventant en même temps la chaise Costes, « un objet petit, intelligent, léger, pas cher dans lequel on est bien », dira-t- il.
Un designer révolutionnaire
D’abord sceptiques, les éditeurs, notamment les grandes enseignes italiennes, ne tardent pas à se bousculer pour travailler avec lui. Tour à tour, il collabore ainsi avec Alessi, Flos, Kartell, Driade, Baleri, Fiam… À chaque fois, l’esthétique des objets surprend et interpelle par sa spontanéité. Starck est ainsi tantôt qualifié de « visionnaire », de « fou » de « révolutionnaire », un côté rebelle qu’il revendique. Sa production de mobilier a marqué chaque décennie depuis les années 1980. « J’ai toujours cherché à créer des meubles qui ne ressemblent pas à des meubles et qui, surtout, relèvent du minimum ». On peut citer les tabourets WW Stool pour Vitra en 1990, le fauteuil Louis Ghost pour Kartell en 2000, le lit Volage pour Cassina en 2012 ou encore le canapé Oh, it rains! pour B&B Italia en 2020. À découvrir quelques pièces phares à intégrer dans sa déco.